Pour rappel, une personne est dite en surpoids si son IMC (indice de masse corporelle qui se calcule en divisant le poids (en kilos) par la taille (en mètre) au carré) est compris entre 25 et 29,9. On parle d’obésité quand l’IMC est supérieur ou égal à 30.L’environnement et le mode de vie au sein d’une famille joue un rôle et influent sur le comportement alimentaire d’un individu. Ainsi un enfant sera 5 fois plus susceptible de devenir obèse si son frère ou sa sœur est en surpoids.
Le poids de l’ascendance et le rôle des parents dans la construction des comportements alimentaires.
Avoir un parent obèse est un facteur de risque de survenue de l’obésité pour la descendance. Bien pour autant, « seules 5 % des obésités sont d’origine strictement génétique », révèle Christophe Breton de l’unité de recherche Environnement périnatal et croissance.
Si les gènes ne sont pas en cause, ou si peu, quels sont dans ce cas les mécanismes en jeu ?
La réponse est l’épigénétique (L’épigénétique est la discipline de la biologie qui étudie la nature des mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible et adaptative l’expression des gènes sans en changer la séquence nucléotidique.) La différence entre les deux est subtile : alors que la génétique se définit comme la science des gènes, l’épigénétique s’intéresse à la manière dont notre environnement va modifier leur expression sans pour autant les altérer. La séquence génomique reste identique mais la transcription du gène va être plus ou moins active. Plusieurs travaux de recherche montrent ainsi que l’obésité va modifier la machinerie épigénétique qui sous-tend une expression plus ou moins marquée d’un certain nombre de gènes.Plus surprenant, ces changements peuvent être transmis à la descendance, aussi bien par le père que par la mère. Ce mécanisme peut donc expliquer le fait que l’obésité parentale « va prédisposer la descendance à l’obésité ». Et ce possiblement sur plusieurs générations.
Que sait-on scientifiquement de l’influence des pratiques alimentaires familiales au-delà du constat, général, d’un accroissement de la consommation d’aliments caloriques ?
Alors qu’un nourrisson dispose d’une capacité innée à autoréguler la quantité d’aliments ingérés, comment expliquer que celle-ci s’amoindrisse chez certains enfants, qui vont manger au-delà du sentiment de satiété ? Malheureusement, en matière d’appétit, nous ne sommes pas tous égaux. « Dès la naissance, on voit des bébés qui ont plus de plaisir à téter que d’autres ». Rien de très anormal, au contraire, « l’être humain étant programmé pour avoir du plaisir à manger parce qu’il en a besoin pour se développer ». Mais il a également la faculté de s’autoréguler, c’est-à-dire d’arrêter de manger lorsqu’il est rassasié. Du moins dans les premiers temps. Très vite, « les parents, en tant qu’éducateurs principaux, vont avoir un impact sur le plaisir de manger mais aussi sur la capacité d’autorégulation ». Comment ? En forçant par exemple leur enfant à finir son assiette alors qu’il n’a plus faim ou, à l’inverse, en le restreignant en permanence. « Des pratiques trop insistantes ou trop contrôler peuvent avoir un effet délétère sur la capacité d’autorégulation. Beaucoup de parents poussent à la consommation. D’autres, à l’inverse, freinent les consommations de l’enfant, ce qui peut s’avérer contreproductif. Restreints cognitivement, ces enfants vont avoir tendance à manger en plus grande quantité, notamment lorsque que les aliments sont en libre accès ou qu’ils peuvent manger en dehors du contrôle parental ». D’ailleurs, de plus en plus de chercheurs alertent sur les effets délétères d’une trop forte restriction cognitive, typique de certains régimes, au regard des phénomènes de compensation qu’elle génère.
La taille des portions servies.
Souvent, la problématique de l’obésité est abordée par le prisme de la qualité de l’alimentation (trop calorique) ; plus rarement sous l’angle de la quantité. Les rares enquêtes menées sur ce terrain indiquent pourtant qu’il y a bien un lien entre la quantité de nourriture servie et celle ingérée par les enfants : « La taille des portions consommées par les enfants est en grande partie déterminée par la taille des portions données par les parents. Plus ceux-ci donnent des quantités importantes, plus l’enfant mange des quantités importantes ». Le Programme National Nutrition et Santé (PNNS) recommande de ne pas manger trop gras et trop sucré. « Les gens entendent “gras”, “sucré” mais “trop” ils ne savent pas ce que cela veut dire. » Voilà pourquoi il est préconisé d’une part de ne surtout pas renier le plaisir de manger et, d’autre part, d’apprendre aux enfants à « ressentir le rassasiement ».
Pour conclure nous avons bien vu qu’il existe différente raison à ce problème. Cette réflexion sur ce sujet est intéressante car, nous nous concentrons plus uniquement sur la problématique du sujet, mais sur la compréhension dans un contexte plus large, faisant partie d’une constellation des liens familiaux générant des processus psychoaffectifs qui détermineront en grande partie le vécu et l’image de soi de chaque individu qui compose la famille.
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