Général

Et toi, tu la détectes, la culture des régimes ?

La culture des régimes est omniprésente dans notre société. Vraiment. Et quand on essaye de s’en affranchir, elle nous rattrape. Au détour d’une conversation avec des collègues, par des images et des suggestions dans les publicités… Elle a vite fait de réintégrer dans notre cerveau ce petit gendarme contre lequel on lutte avec tant d’acharnement dans l’alimentation intuitive.

Alors en guise d’entraînement (et un peu de coup de gueule, aussi, reconnaissons-le), voici un petit cas pratique issu d’une situation réelle pour s’exercer à la détecter dans une conversation courante.

Le contexte

Nicole (le prénom a été changé) est une femme de 75 ans. Elle a récemment perdu son mari, et les épreuves qu’elle a traversées (deuil, maladies) lui ont fait perdre du poids, sans qu’elle le veuille – elle approche aujourd’hui les 40 kg. Elle en a conscience, et sait qu’à son âge, une perte de masse, en particulier musculaire (ce qu’on appelle la dénutrition) est dangereuse pour la santé – une personne de son entourage, diététicienne (devinez qui ? 😉) la sensibilise à ce sujet, et l’encourage à manger.

La situation

Aujourd’hui, Nicole discute avec un petit cercle de proches (dont ladite diététicienne), et raconte une expérience récente.

« J’ai découvert dans ma boulangerie une pâtisserie que je ne connaissais pas : le Paris-Brest ! Qu’est-ce-que c’est bon ! Alors, dernièrement, j’en ai mangé 3 dans la même semaine ! Mais… j’ai tout de suite vu l’effet… [En montrant ses « poignées d’amour »] Ils sont arrivés là, direct ! Un petit bourrelet est apparu. Je veux bien me remplumer, mais pas comme ça… Alors, maintenant, les Paris-Brest, c’est fini. »

A toi de jouer

A toi qui nous lis… Je te demande d’analyser cette situation et ce discours de Nicole. Qu’en penses-tu ? Y a-t-il des éléments qui te choquent ? Lesquels ?

Prends le temps d’observer tes pensées et de les analyser avant de poursuivre la suite de cette lecture.

C’est bon ? Vraiment ?

Alors je vais maintenant te livrer l’analyse que je fais de ce cas pratique.

Le regard déformé de Nicole sur son corps

Loin de moi l’idée de remettre en question la perception de Nicole au sujet de ses poignées d’amour. Elle est convaincue qu’elles ont grossi, et je sais que pour elle, c’est une vérité.

Mais c’est sa vérité. Sa vérité, passée au prisme de son gendarme de l’alimentation et de la beauté. Qui est convaincu que les pâtisseries, ça fait grossir. Et donc, qui lui fait observer qu’elle a effectivement grossi.

On ne pourra jamais objectiver l’évolution du tour de hanches de Nicole, et venir contredire ce gendarme par des faits réels et mesurables.

Mais l’idée que spécifiquement, ces 3 pâtisseries soient venues créer un amas de graisse spécifiquement à cet endroit… n’a aucun fondement… autre que la culture de régimes !

Quand la beauté prime sur la santé

Et quand bien même, imaginons que Nicole ait pris quelques poignées d’amour… Quel serait le problème ?!?

Si Nicole considère qu’il y en a un, c’est bien parce qu’elle est aux prises avec les diktats de beauté imposés aux corps féminins, et que malgré son âge, ses rides, ses maladies… elle se soumet encore, malgré elle, à ces standards !

Je ne suis pas assez intime avec Nicole pour savoir si elle est confrontée à un enjeu de séduction (on a tendance à penser que les personnes âgées quittent la vie affective et sexuelle, mais derrière ce stéréotype, il y a des réalités très diverses). Si d’aventure c’était le cas, je doute très sincèrement que 500g de plus ou de moins sur les hanches changent quoi que ce soit…

Donc, ces hypothétiques poignées d’amour ne sont aucunement un problème !

En revanche, ce qui en est un, c’est la perte de poids et la dénutrition de Nicole, qui est un facteur de risque aggravant pour de nombreuses pathologies de la personne âgée. L’enjeu, ce n’est rien de moins que sa capacité à résister à des maladies à venir… et son espérance de vie.

Donc oui, pour Nicole, c’est effectivement essentiel de réussir à « se remplumer ». Mais… on ne fait pas grossir quelqu’un de force. Alors qu’elle a perdu pas mal d’appétit, qu’elle n’aime pas trop cuisiner, et qu’elle va souvent « au plus simple » quand il s’agit de se faire à manger (c’est-à-dire pas grand-chose)… le seul moyen de lui faire retrouver de l’appétit passe par le plaisir.

Or, ce plaisir, qu’elle avait trouvé dans les Paris-Brest, elle se l’interdit.

Et ça, ça me désespère pour elle.

Continuer à s’entraîner, encore et toujours, à détecter la culture des régimes

De quelle team faisais-tu partie en lisant le discours de Nicole ?

Celle qui a pensé : « 3 Paris-Brest en une semaine ?!? Ah ben oui, c’est sûr, les poignées d’amour je les vois d’ici ! »

Ou celle qui a pensé : « Mais ce n’est pas possible de se gâcher la vie comme ça… »

Dans le premier cas, tu fais partie des personnes encore aux prises avec la culture des régimes. Ton gendarme est pote avec celui de Nicole… Et je te propose de t’entraîner à venir le mettre K-O lors d’un atelier dédié à ce sujet le mardi 28 novembre. Pour un travail plus en profondeur, tu peux également rejoindre la prochaine session de Mojo Best, notre programme d’entraînement intensif à l’alimentation intuitive et à la lutte contre le gendarme !

Dans le second cas, bravo ! Je suis fière de savoir qu’il y a dans notre communauté des personnes à l’esprit critique suffisamment aiguisé pour détecter la culture des régimes et participer à promouvoir un autre regard sur l’alimentation et sur le corps des femmes.

Dans tous les cas, n’hésite pas à nous partager tes ressentis à la lecture de cet article en commentaire !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.